Le 8 mars dernier a eu lieu la journée des droits de la femme. Pour Symbiose, c’est l’occasion de mettre en avant les athlètes exceptionnelles qui font honneur à notre sport.
Des amas japonaises en passant par les haenyos coréennes et jusqu’aux derniers championnats du monde, l’histoire de l’apnée est parsemée de femmes et de championnes mémorables.
Parmi celles qui ont fait l’histoire, on pourra citer:
- Angela Bandini, premier être humain à atteindre -107 m en no limit en 1989, battant le record du monde absolu établi par Jacques Mayol en 1983
- Débora Andollo, avec un nouveau record du monde absolu à -115 m en no limit
- Tanya Streeter, icône des années 1990-2000, avec ses 10 records du monde, dont des records absolus en no-limit à -160 m et en poids variable à -122 m, qu’elle conservera plus d’un an
- La française Audrey Mestre, qui reste à ce jour la française ayant plongé le plus profond en apnée, avec ses -125 m, puis -130 m et enfin -166 m en no limit
- La célèbre championne russe Natalia Molchanova, avec ses 41 records du monde, dont un toujours actif en statique et une première marque féminine au-delà de -100m en poids constant. C’est l’apnéiste féminine la plus décorée au monde.
La nouvelle génération est aussi au rendez-vous !
En 2019, Alessia Zecchini devient la première femme à atteindre les -100m en immersion libre, record qu’elle bat 2 ans plus tard avec -101m. En 2021, Alenka Artnik remporte un nouveau record mondial avec -122 m en poids constant.
La France n’est pas en reste, avec Alice Modolo, première française à atteindre les -100 m en poids constant et pas moins de 20 records de France.
Quelques chiffres
Statique
Dynamique
Poids Constant
→ On constate, aussi bien entre femmes et hommes, qu’entre la France et le monde, un écart oscillant entre les 20 et 30%.
→ Là où les hommes semblent avoir atteint un plateau, les records femme sont sur la pente ascendante.
Pourquoi ces écarts ?
La durée de l’apnée dépend de la capacité à économiser le dioxygène contenu dans l’organisme. Avec un métabolisme de base plus faible que les hommes, les femmes disposent d’un atout majeur. La force physique joue donc un rôle très mineur, en particulier du fait que des muscles puissants consommeront généralement davantage d’oxygène.
Comme démontré avec brio par les performances incroyables d’Alice Modolo, malgré une absence d’antécédents athlétiques par rapport à ses concurrents, « l’apnée est une discipline mentale ».
Dans ces circonstances, le sexisme de nos cultures pourrait fournir d’autres explications :
- Les comportements à risque sont généralement encouragés chez les garçons, d’où une prise de risques potentiellement facilitée chez les hommes
- Pour cette même raison, l’apnée étant présentée comme un sport dangereux, le nombre de pratiquantes est bien plus faible. Statistiquement, il y a donc bien plus de chances que les talents révélés soient masculins. On peut ici faire un parallèle entre les performances françaises et mondiales : plus de personnes = plus de chances que des talents soient révélés. L’évolution des mentalités voit le nombre de pratiquantes augmenter, ce qui semble concorder avec le fait que les records féminins continuent de progresser.
- Le sponsoring : il est plus difficile pour les athlètes féminines de trouver des sponsors. Les chances de pouvoir exploiter pleinement leur potentiel sont donc plus limitées pour les femmes.
Le prochain record absolu : le vôtre ?
L’apnée compte donc parmi les rares sports où les deux sexes sont sur un (quasi) pied d’égalité.
Une pratique encadrée de l’apnée apporte de plus d’innombrables bénéfices, pour le corps comme l’esprit : conscience de son corps, lâcher prise, confiance en soi, tonicité cardiovasculaire…
Vous souhaitez vous redécouvrir sous l’eau, faire bouger les lignes et, qui sait, devenir la prochaine détentrice d’un record absolu ?
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Sources